Source Skipass.com / Texte GUILLAUME DESMURS
Richard Permin en Alaska – MSP Prod edit
«My tailor is Rich». Et mon Rich est ailleurs : il a passé son hiver de l?autre côté de l?Atlantique, là où il y avait de la neige et, accessoirement, les caméras de MSP. Richard Permin, 26 ans, a frayé avec les meilleurs poissons du bocal freestyle backcountry, y compris ce menu fretin de Sean Pettit. De janvier à mai, Richard a donc bouffé des mètres de falaises et des tonnes de flocons sur les terres canadiennes pour El Nina.
Repéré l?année dernière et étiqueté « croqueur d?énormes barres », il a été invité à entrer dans l?équipe et à tourner solidement pour le dernier MSP. Avec un award du meilleur rider européen (pour des images tournées outre-atlantique…) décroché à l?IF3 Europe, Rich se taille un costume à la mesure de ses rêves de gosse. Il n?est plus le lyonnais blondinet aux grands yeux bleus et à la gueule d?ange sponsorisé par Mc Donald?s (authentique).
Aujourd?hui Monsieur Permin fait toujours dans le fat, mais c?est sur la neige, à prendre de vitesse un slough d?Alaska ou en l?air en train de survoler une barre interminable à Chatter Creek. Pourtant, il a toujours le même méga-large sourire et le même appétit. Il nous raconte son hiver avec MSP.
-Comment as-tu rencontré les gens de MSP ?
-L?année dernière, on a été suivis (Kaj, Sverre et moi), par un cameraman de MSP. Il a filmé tout le monde sans garantie d?être présent sur le montage final. Il se trouve que je me suis bien sorti les doigts, avec une barre de 30 m, du coup quand ils ont reçu les rushes, ils m?ont demandé de venir direct tourner avec eux en park au mois de mai et pour le prochain film.
Je suis donc parti après le Linecatcher à Aspen pour les Powder Awards ensuite j’ai filé à Whistler chez Guillaume Tessier de MSP, j?avais une chambre là-bas dans sa maison, j?y suis resté tout l?hiver, de début février jusqu?à fin mai. C?est la première fois que je passe autant de temps en tournage. Je suis rentré début mai en France et je suis repartis dans la foulée en Alaska.
-C?est une grosse machine MSP ?
-C?est sûr que c?est une grosse machine. Mais tout simplement, ce sont des gars aussi passionnés que nous, avec une p…. d’expérience ! Au Canada et aux US, tu dis que tu es avec Matchstick en arrivant dans un lodge et tout de suite, ça ne fait pas le même effet que juste donner ton nom ! Ca rend les choses plus faciles. Guillaume, ça fait 14 ans qu?il tourne entre Alaska et Canada, tout le monde le connaît.
On est resté en Colombie-Britannique, même si ce sont de plus petites lignes, ce n?était pas une année Alaska. J?attends avec impatience l?Alaska l?année prochaine ! Toutes les boites de pro étaient au même endroit, Candide, Travis, on s?est suivis tout l?hiver, à l?intérieur des terres, sur les cotes… on étaient tous proches.
Pour des gars pour moi et Sean, on avais de tout : c?est assez court, trois virages rapides et une grosse barre et tu es en bas. C?est du minigolf et visuellement c?est simple à shooter. Tu as plusieurs lignes sur un spot, tu enchaines…
-Rider avec des pointures du FSBC comme Pettit ou Abma, c?était comment ?
-Je me suis retrouvé tout l?hiver avec Sean ! C?est un engrenage : «si tu vas gros je vais gros, si tu vas loin je vais loin». C?était super amical, et vu qu?on ride tout le temps dans des super conditions, dans le coeur du poulet, tu as tout pour te lâcher. Les cameramen te conseillent mais ne te poussent jamais. Il y a un tel niveau que tu passes ton temps à te bouger le cul. J?étais chaud patate !
Je progresse en tant que skieur avec Sean ou Abma. On avait tous un style de ski très différent, surtout moi par rapport à eux. Ils ont l?habitutde de rider les pillows, nous les européens on appuie dans les virages – on sort à peu près tous de l?alpin -, eux il se laissent aller à 90 km/h dans les courbes, et j?ai pas l?habitude d?avoir des conditions comme ça tout l?hiver. Sean est un surfer, il est facile, il est léger, Abma c?est M. Propre, toujours posé. James Heim, c?est un bon bourrin, un peu style européen, bien devant, il se met des gros tirs.
En tant qu?européen, j?ai eu de la chance d?être dans un tournage avec eux, c?est une opportunité à prendre. Bon, c?est clair qu?il faut aussi des budgets pour suivre.
-Sur quels plans as-tu le plus progressé ?
-Clairement en repérage de lignes, j?ai arrêté de me perdre dans une face, ça permet de skier vite et fort. Avant, je suivais les lignes de Sean et Mark (Abma), maintenant, je sais choisir ma propre ligne. Je me suis rendu compte que cette expérience m’avait vraiment manqué les années précédentes.
En fin d?hiver, j?ai vu que j?avais progressé. J?arrivais à placer mes tricks sur des grosses barres. Ce qui a fait mon style, c?est ce que les autres ne voulaient pas sauter, moi j?y allais, les gros trucs étaient pour moi ! Je me suis aussi amélioré en ski pur, je me sens beaucoup mieux dans la montagne, je ride plus vite, j’ai appris à attendre 10 jours qu’il fasse beau pour rider une ligne, prendre le temps de bien faire les choses plutôt que tourner des plans qui ne servent à rien.
J?ai aussi progressé en notoriété, je marche super bien aux US, plus qu?en Europe, j?ai des interviews, rien que sur Facebook je reçois plus de commentaire des ricains.
-Tu cherches, depuis des années, à te concentrer sur l?image plus que sur les compétitions.
-Ca fait 5 ans que je ne fais que de la vidéo et très peu de contests. A l?exception de l?année dernière, pendant trois ans je n?étais plus vraiment sur le devant de la scène. Mon but était de filmer, ce que j?ai fait là cet hiver, c?était mon rêve depuis tout gamin ! Je suis assez content de mon ski, mais c?est pas encore exactement ce que je voulais faire dans ma part. Il me manque vraiment de l?Alaska avec des spines, du raide ou tu te mets des gros gaz ! J?y retourne l?année prochaine avec MSP, c’est sûr !
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