Salut Julien, peux tu te présenter en quelques mots?
Donc hum hum... je m’appelle Julien Regnier, j’ai 23 ans, je suis né à Chambéry et j’habite actuellement entre la Plagne et Whistler (Canada). Je fait du ski depuis 21 ans et je suis également dyslexique.
Peux tu nous éclairer sur l'histoire Armada?
Avec mon ami JP Auclair, il y avait longtemps qu’on avait envie de faire notre propre boite. Moi je sentais vraiment qu’il fallait le faire, sinon d’autres allaient le faire et je crois que je n’aurais vraiment pas pu supporter de voir quelque chose comme ça se créer sans y être associé.
Alors chaque jour la question revenait “il faut le faire, il faut le faire” mais comme des jeunes cons on ne savait pas comment ni où ni rien. Tout ce que l’on voulait au début c’était être autonome par rapport à nos objectifs, nos produits, notre image et se sortir du carcan des grandes boites.
On sentait aussi que l’industrie avait besoin d’une marque qui représenterait pleinement notre discipline sans concession. Alors avec tout ça en tête et en sachant pertinemment que l’on avait ni la maturité ni les compétences pour mener seuls le projet nous avons décidé de nous associer avec quelques personnes, et à partir de là on a commencé à travailler sérieusement.
Justement, on sait que monter une nouvelle marque de ski demande beaucoup d'investissements... Tout le monde s'interroge aujourd'hui sur le financement d'Armada, as tu quelque chose à ce sujet?
Je crois que l’on a eu une chance incroyable de trouver un financier. En fait ce sont des fous de ski et ils nous connaissaient déjà au travers des vidéos et magazines, alors quand ils ont connu la composition du team ça les a convaincus.
Ce sont des anglais, pas vraiment des gens qui gravitaient dans le milieu du ski avant, mais des passionnés qui skient beaucoup à Verbier...
Et contrairement à ce que certains ont pu dire ou penser, il n'y a aucune marque derrière Armada, ni Burton ni un autre.
LE TEAM...
Jusqu'à quel point le team est-il impliqué dans le développement des produits et dans la société elle même?
On est bien entendu tous impliqués dans le développement des skis. Personnellement j’ai un intérêt plus fort que d’autres riders pour les questions techniques, mais tout le monde teste et tout le monde a son mot à dire sur ses envies et attentes. Sinon on a tous un petit salaire pour voyager et vivre notre vie et si Armada marche les choses marcheront pour nous aussi.
Justement quelle est l'organisation du team et ta place dans ce dernier?
Pour l'avoir fait pas mal d'années avec Rossignol, je suis naturellement impliqué dans le développement technique des skis, la définition du shape. Mais bon, ce n'est pas non plus très sorcier : les skis de freestyle en général restent assez basiques et marchent très bien comme ça.
JP Auclair suit la technique d'assez près aussi puisqu'il habite juste à coté de l'usine qui produit nos skis.
Enfin, un Tanner, qui est le plus médiatique de l'équipe, conserve un rôle de rider 'vedette' dont on attend bien sûr pas mal de podiums.
Le tout est encadré par Erik Eiberg, le team manager, ancien bosseur qui a été pas mal derrière la caméra ces dernières années (Royalty avec les 3 Phils, Stereotype cette année)
LES SKIS
peux tu nous en dire plus sur les produits développés à ce jour?
Nous ce que l’on voulait tous à la base c’était un ski super basique, sans bla bla, pas de VAS ou de link qui ne servent à rien, juste un ski qui soit super solide, parce qu’on les martyrise nos lattes... et un ski 'versatile' mais ça c’est la vocation des twin tip alors c’était pas très dur. Pour la robustesse on a opté pour un noyaux bois : c’est simple est efficace. J'ai skié pour Lacroix à mes débuts et j’ai toujours beaucoup regretté les skis en conception sandwitch. Je crois que nos produit sont vraiment fiables.
Certaines personnes ont déjà évoqué une forte ressemblance avec les Scratch...???
Le ski ressemble vraiment à un Scratch, c'est clair. J'ai vraiment beaucoup travaillé sur le Scratch avec David (ndlr : Bouvier) et Bob (ndlr : shaper snowboard de Rossignol) et quand j'ai eu la chance d'être impliqué dans le projet armada, tout le monde s'est vite accordé pour dire que les skis du futur ressembleraient à ça.
Il ne fallait pas chercher à tout prix à faire radicalement différent alors que je savais que ce type de ski marchait et qu'il correspondait à mes envies.
Selon moi, une bonne paire de skis passe aujourd'hui par des champs droits ou inclinés, et aucune marque n'a le monopole la dessus! Après c'est une question de médiatisation, ainsi Scott l'a aussi fait mais c'est passé beaucoup plus inaperçu...
Quitter une marque renommée pour participer à la création d'une nouvelle représente un gros pari... Quelle a été ta principale motivation à sauter le pas?
Les grosses boites m'ont incontestablement vraiment aidé dans mon parcours sportif, mais je pense qu'à partir d’un moment ils n’ont plus su répondre à mes attentes que ce soit au niveau du matériel (les Scratch BC par exemple ça faisait 4 ans que je les demandais), mais aussi au niveau de leur investissement dans notre sport. Elles ont permis à ce sport de s'épanouir mais je ne crois pas qu'elles soient prêtes à en faire leur cheval de bataille, il suffit pour celà de regarder leur répartition budgétaire. Cela dit c’est sur que c’est un gros pari mais quand tu regardes la situation actuelle et que tu vois que les grosses marques font le ménage dans leur team, tu te dis que rien n’est sûr de toute façon.
Tous les riders d'Armada ridaient auparavant pour de grandes marques, pensez vous que vos skis apportent des réponses nouvelles par rapport aux produits d'industriels qui bénéficient pourtant d'années d'expèrience et de budgets de recherche/développement conséquents?
j’ai pas mal aidé au développement chez mon ancienne marque et je crois que grâce à ça entre autres ils sont arrivés à faire un excellent produit de Freestyle. Nous nos produit sont fiables car il y a tout le team derrière et que l’on peut être super réactif.
Maintenant, comme je l'ai déjà dit, faire des skis c’est pas sorcier : nous on n’a pas notre propre usine, la technologie on l'achète à des gens qui savent faire et qui sont sur la même longueur d’onde que nous. On va essayer de faire avancer le ski a notre manière.
Enfin pour ce qui est des budgets recherche / développement dans les grandes marques, ils sont avant tout destinés à améliorer les performances des skis de course.
Les tarifs et une éventuelle distribution française sont-ils fixés?
non pas encore mais on y travaille vivement. Pour les tarifs, on sera compétitifs.
On ne retrouve dans le team que des légendes du ski freestyle, on imagine que vos anciens sponsors n'ont pas du accueillir la nouvelle avec beaucoup de plaisir... Quelle a été leur réaction? Quelles sont vos relations aujourd'hui?
Moi je sais que ça m'a fait un peu mal au coeur de quitter Rossignol, de leur coté à part une réunion avec David et Jp (ndlr : Martinet) je n'ai pas eu de nouvelles ce qui prouve bien tout l'intérêt qu’ils me portent. Mais bon ils ont sans doute d’autres chats à fouetter et moi aussi.
Quels sont les projets du team pour cet hiver? Aurons nous l'occasion de vous croiser en Europe et plus particulièrement en France?
on a tous des objectifs différents. Pour ma part, je vais aller sur Whistler afin de filmer mon segment pour le film de Johnny et je vais aussi aller au Mondial.
Mais c’est la première saison : on va se mettre en place, vu que les budget ne sont pas extravagants on compte sur la motivation personnelle, il n’y a pas de trip organisé par exemple. On fera ça sûrement l’année prochaine.
le mot de la fin?
Je suis vraiment content que tout ça se soit réalisé, je crois que c’est vraiment un beau projet, et je vais travailler fort pour que ça marche.
Puisqu'on est dans le monde de l'image, il est un nom qui revient pas mal, c'est celui du photographe Chris O Connell...
Chris est celui qui a trouvé les financiers. La trentaine passée, il avait lui aussi envie de faire quelque chose de neuf. Même s'il n'est pas le patron sur le papier, c'est pas mal le cas dans les faits.
'jib_this why are you such an ass? all your posts are dissing someone els (sic)' Krongos
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